Eugène Labiche / Nathalie Cuenet
Durée : 1h40
Dans cette pièce, Labiche fustige, comme à son habitude, la figure du bourgeois. Il y dépeint aussi une singulière ronde des désirs, qui réinvente l'habituel triangle amoureux, avec fantaisie et férocité.
La paisible existence du bourgeois Ferdinand Martin est bouleversée par l’irruption de son fougueux cousin sud-américain, Hernandez Martinez. Poussé par ce dernier, Martin ira-t-il jusqu’à précipiter dans un ravin suisse son vieil ami Agénor dont il a découvert qu’il était l’amant de sa femme ?
Dans ce petit chef-d’oeuvre d’ironie et d’agilité dramatique, l’auteur parvient à concilier la critique sociale et une théâtralité toute en vitesse. Il traite, par le biais de la comédie, de l’usure du désir, de l’homosexualité, de la liberté des femmes à disposer de leur corps et des masculinités ; c’est ce ton décalé qui permet de déplacer les conventions, non pas de façon revendicative ou violente, mais avec imagination et impertinence. La metteuse en scène romande Nathalie Cuenet aime la possibilité de transgression qu’offre ce texte et qui fait écho à son besoin d’effronterie et d’humour. Gageons que cette création contemporaine saura sublimer l’énergie et la pertinence extrêmement vives de ce texte de 1876 !
C’est une des dernières pièces de Labiche, il n’a plus rien à prouver et s’aventure aux limites du boulevard, vers le surréalisme. Dans ce débordement de péripéties, les acteur.ices de la Cie Volodia dosent leur jeu finement, entre farce et naturalisme. Ils parviennent à incarner des personnages à la fois ridicules et profonds. Des caricatures invraisemblables mais auxquelles on s’attache.
Léo Daguet, émission « La Quotidienne », Radio Vostok(…) un humour délectable et efficace que Nathalie Cuenet réussit à sublimer par l’excellent jeu, très dynamique, des comédiens de la Compagnie Volodia, mettant à l’honneur l’énergie et la pertinence d’une œuvre qui n’a pas pris une ride.
Firouz Pillet, j-mag.chJeu
Barbara Tobola
Thierry Jorand
Etienne Fague
Felipe Castro
Christian Scheidt
Julia Portier
Adrien Zumthor
Jean-Paul Favre
Texte
Eugène Labiche
Mise en scène
Nathalie Cuenet
Collaboration dramaturgique
Valérie Poirier
Costumes
Eléonore Cassaigneau
Aide costumière
Samantha Landragin
Scénographie
Anna Popek
Peinture
Anna Popek
Emma Conus
Création lumières
Danielle Milovic
Musiques et univers sonore
Fernando de Miguel
Travail vocal
Jean-Paul Favre
Maquillages et cheveux
Katrine Zingg
Administration
Le Bureau de la Joie! - Estelle Zweifel
Photos
Carole Parodi
Production
Compagnie Volodia
Coproduction
Théâtre du Loup
Soutiens
Ville de Genève, Loterie romande, Fondation Leenaards, Fonds mécénat SIG, Fondation SIS, Fondation Sandoz, avec le soutien du Fonds intermittents
Le jeudi 2 mars, à 19h, en introduction au spectacle, présentation de l’œuvre et de la mise en scène par Nathalie Cuenet.
On s'aperçoit en lisant les vingt-deux pièces contenues dans le présent volume que Labiche est un véritable écrivain français dans la mesure où ses personnages maltraitent à qui mieux mieux la langue française. Il est le maître de l'impropriété voulue. Tous ces personnages ont un air de famille : vaniteux, égoïstes, pas très francs, experts en phrases vides. Faut-il, pour autant, voir en Labiche, comme on l'a fait de nos jours, le peintre féroce d'une bourgeoisie accusée des pires turpitudes ? En fait, bourgeois lui-même jusqu'au bout des ongles, il a peint les ridicules les plus proches de lui, ceux de ses amis, ceux de sa classe, mais avec le sourire, en ami. Jacques Robichez professeur honoraire à la Sorbonne.